Démâtage à
Bordeaux sur le ponton visiteur, au bord de la Garonne et au cœur de
la ville. On découvre a zone portuaire et la base sous-marine,
vestige de l'occupation allemande. On a un peu l'air
d'extraterrestres dans nos vestes de quart et pantalons de ciré, en
pleine ville parmi les gens bien habillés.
Devant le pont Chaban Delmas à Bordeaux |
La suite du voyage
se déroule donc au moteur, le mat à l'horizontale, posé sur le
balcon avant et un support en X fixé à l'arrière du bateau. (La
construction du support en X a donné lieu a un petit jeu de piste
dans Bordeaux à la recherche des matières premières…). Pour
arriver à Sète, nous monterons d'abord le canal latéral de la
Garonne jusqu'à Toulouse, puis nous descendrons le canal du midi
jusqu'à l'étang de Thau qui débouche sur Sète.
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La Gironde, son eau marron et ses petites cabanes de pêcheurs |
A Castets en
Dorthes, l'éclusier nous accompagne pour passer nos trois premières
écluses. La première est impressionnante, car la différence de
hauteur d'eau entre l'amont et l'aval de l'écluse est très
grande. Dans le sas de l'écluse, Cartahu se sent tout petit entre
les deux parois verticales immenses et face à la grosse porte en fer
à deux battants d'où se déverse l'eau. Le niveau monte, et
bientôt, Cartahu finit par reparaître à la surface du sol. La
porte s'ouvre complètement, Cartahu avance : ça y est, la
première écluse est passée.
La plupart des
écluses que nous rencontrons par la suite sur le canal latéral à
la Garonne sont automatiques : leur passage se fait sans la
présence d'un éclusier. Il faut actionner une perche en amont de
l'écluse, attendre la fin de la préparation de l'écluse (mise à
niveau des hauteurs d'eau en amont de l'écluse et dans son sas),
pénétrer dans le sas et amarrer l'avant et l'arrière du bateau,
actionner une deuxième commande qui égalise les niveaux d'eau dans
le sas et en aval de l'écluse, ajuster la longueur des amarres au
niveau d'eau dans le sas, puis sortir de l'écluse une fois les deux
niveaux égalisés et la deuxième porte ouverte.
Le canal est
paisible, le passage des écluses constitue l'attraction des
promeneurs, qui sont tous très avenants (On n'a pas intérêt à
rater nos passages d'écluses devant notre public ;-) ), nous
croisons très peu de monde sur l'eau. Nous essayons d'adapter la
trajectoire de Cartahu de manière à éviter les paquets de feuilles
mortes qui risquent d'obstruer l'arrivée d'eau de refroidissement de
Gonzales (il nous a fait une frayeur : il s'est mis à fumer !
On a cru à sa fin et sorti les pagayes, mais il a fini par se
remettre d'aplomb. Depuis, on le tient à l’œil…). La nuit,
cinéma en plein air avec au programme la voie lactée sur écran
géant entre les platanes qui bordent le canal. Pas un seul nuage
pour assombrir le tableau. Petites balades autour du canal pour
trouver de l'essence pour Gonzales et des produits du terroir pour
nous. Nous avons ainsi fait la rencontre de Monsieur Philippot,
vigneron biodynamique généreux qui nous a fait découvrir ses
bottes secrètes (miam le Mariana Tum), et offert un bon rosé
pétillant et une confiture de vin alors que nous ne venions
qu'acheter une bouteille de rouge (le rosé était très bon :-D).
Le matin, dans la brume |
Le Cartahu des bois est arrivé! |