20 juillet:
Les huluberlus hissent la Gran' Voile, direction Helsinki ! En
partant, le vent est faible et on se permet de couper dans un petit
passage entre deux îles. Ce n'est pas large mais les sondes des
cartes indiquent plus de 2m de profondeur et … bloouuup. Cartahu
s'envase dans moins de 80cm d'eau. Raté ! Les mouettes rigolent
de nous voir échoués. On fait gîter le bateau pour décoller la
dérive de la vasouille et on repart en sens inverse, finalement
contourner l'île c'est bien aussi !
Pendant la
traversée, on croise des dizaines de Ferry et cargos, parfois qui se
déroutent pour nous, et parfois pas (Tonnerre de Brest!).
Après 10h
de nav', on arrive dans l'archipel d'Helsinki et on doit contourner
un nombre impressionnant d'îlots de granit. On s'arrête au premier
petit port en vue, sur l'île de Suomenlinna. On apprend par surprise
que c'est une île classée patrimoine mondial de l'Unesco. Ils ont
bien raison l'Unesco, cette île est superbe (et comme l'attestent
les centaines de visiteurs qu'on verra débarquer des ferry le
lendemain matin). Bienvenue en Finlande !
Attention ! Ferry à l'approche de la tête de Guénola ! |
Suomenlinna - patrimoine industriel |
Suomenlinna - ça vole! |
Suomenlinna - un canard dans les airs |
Info voileux :
escale à Suomenlinna pour la nuit 22euros avec douches, wifi et
sauna mais sans éléc
Port de HMVK à
Helsinki en fonction de la taille : entre 20 et 25 euros tout
compris pour un voilier « classique ».
Guénola quitte le bord pour quelques jours et un nouvel équipier fait son apparition : Christophe. Nous partons plein Ouest vers l'archipel Finlandais. Le nombre de cailloux est vertigineux. Christophe barre quasiment toute la journée tandis que le capitaine concentre son énergie sur les cartes pour éviter tous les dangers. On croise Jimmy GreenTeeth, voilier sous pavillon Allemand que nous avions aperçu à Klaipeda, planté sur un cailloux. Le ton est donné sur les prochaines semaines : il va falloir être très attentif.
Le soir même nous arrivons sur « notre » première île
de l'archipel : Stora Svarto. Le port naturel est équipé de
bouées et d'un ponton flottant (10 euros la nuit mais personne n'est
passé). L'île est géniale : des masses de girolles, plusieurs
Fireplace pour faire les grillades, des toilettes sèches, des
myrtilles, fraises sauvages et framboises ! L'île nous plaît
tellement que nous restons 2 nuits à faire de la cueillette, des
balades à pied et kayaks et petites pizzas aux girolles cuites au
feu de bois !
![]() |
Christophe pizzaiolo |
25 juillet:
On quitte Stora
Svarto pour une étape de zig-zag entre les cailloux. Tirer des bords
dans les passages étroits, tout en évitant de gêner les autres
bateaux n'est pas facile. Brutalement le vent se calme, on affale et
on commence à naviguer entre les roseaux. Christophe charrie en
déclarant qu'il n'avait jamais navigué sur lac… On arrive
finalement à Algjso, dans un port avec au moins une cinquantaine de
bouées. Pour l'ambiance tranquille c'est loupé. Mais à défaut, il
y a un Fireplace pour faire des patates aux braises et discuter avec
des voileux finlandais (Tarif de l'escale : 14 euros sans aucun
service – Mieux vaut planter l'ancre à côté !).
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Cartahu il est comme ça! |
26 juillet:
La météo annonce
un force 6 d'Est, il pleut, les nuages filent. Nos supers voisins
finlandais décident de rester abriter. On doit traverser une zone
peu protégée de la houle et encore pleine de pièges. On sent la
flemme de l'équipage mais le prix de l'escale nous pousse à
repartir. Finalement, le vent n'est pas si fort, on repart pour une
mini étape de 12MN et on s'arrête sur un quai à Vierassatama avec
juste ce qu'il faut d'eau pour ne pas taper les safrans.
27 juillet:
On a rendez-vous
avez Guénola le lendemain dans un petit port sur la presque île de
Hanko : Notholm. On fait la dizaine de miles nautiques au
moteur : on a 25 nœuds de vent dans le nez avec un chenal qui
ne fait même pas 50m de large. On se fait rincer par de sacrés
grains (enfin surtout Christophe qui barre courageusement).
La marina est simple
mais bon marché (12euros) avec les douche et un sauna à seulement
10 euros. (Attention aux cailloux à l'entrée!) On y retrouve un
couple d'allemands rencontrés en Lettonie : Viktor et Lina. Ils
sont partis pour un tour de Baltique sur 6 mois.
Guénola débarque
avec des kilos de victuailles ! On part avec un vent modéré
mais une mer un peu agitée par les vents de la veille. Le Gennaker
est sorti puis le Spinnaker. Cartahu glisse jusqu'à Gunnarsorrna
(59°50,977 'N // 22°50,150 ' E) : un mouillage idéal dans une
baie avec un fireplace et des toilettes sèches. Les finlandais font
ça bien ! On y retrouve Viktor et Lina pour une soirée sympa
autour du feu.
29 juillet:
On laisse les
allemands et on repart sous gennak vers Dalskär. C'est une petite
île avec une crique très bien protégée des vents d'ouest.
Plusieurs cailloux barrent l'entrée de la crique et c'est tout
doucement que nous essayons de nous faufiler. Ici l'eau est très
sombre et on ne voit pas à plus d'un mètre de profondeur,
c'est-à-dire quand on s'échoue…
Un fireplace face à
la mer nous récompense de nos efforts.
30 juillet:
Dernière journée
de nav' avec Christophe. On fait route sur Korpo, dernière île de
l'archipel bien desservie par les transports publics. On s'arrête à
Korpoström, marina chère (25 euros) mais bien équipée (sauna
compris, douches, wifi, etc).
31 juillet:
Derniers adieux à
Christophe, on repart avec 20-25 nœuds d'ouest pour Kökar, l'île
la plus au sud de l'archipel d'Äland. Après quelques bords entre
les rochers, on abat franchement et Cartahu accélère malgré ses 2
ris et son foc de brise. On plante l'ancre à Sandvik, au nord de
Kökar. Mouillage super protégé.
1er août:
On repart de Kökar
avec toujours ce flux d'ouest de plus de 20 nœuds. On fait la course
avec un gros voiliers allemand, plus rapide que nous dans le clapot,
mais moins réactif dès qu'il faut tirer des bords courts entre la
caillasse. On frôle les moustaches d'un ferry. Ici, il ne faut pas
leur faire de blagues : leur marge de manœuvre entre les
cailloux est très limitée et personne ne doute que le capitaine
d'un gros ferry préférera percuter un petit voilier plutôt que
risquer la vie de ses centaines de passagers.
On mouille dans une
baie minuscule au sud de l'île de Sottunga, où on galère à
trouver assez de fond pour passer. Les algues s'enroulent autour de
l'hélice, ce n'est franchement pas un bon plan mais on y reste vu le
peu de vent prévu.
02-03 aôut
On quitte la baie de
Skattskär, non sans avoir enlevé les kilos d'algues enroulées
autour des safrans et du moteur. Le vent est soutenu mais on s'amuse
bien et on garde toutes voiles dehors sur Cartahu. On arrive
rapidement dans la « banlieue » de Mariehamn, la capitale
de Äland. L'île est finlandaise mais bénéficie d'un statut
autonome, avec notamment de faibles taxes sur les produits de
consommation. On s'attend à pouvoir faire le plein de courses mais
on déchante vite en voyant les prix. Tant pis, on prend juste le
nécessaire.
La ville est petite
(11.000 habitants) mais attachante, avec ses petites boutiques
(notamment un super Emmaüs!?!) et surtout le musée maritime qui est
impressionnant.
Au musée maritime de Mariehamn - vue sur l'un des mâts du Pommern (ancien navire marchand) |
5-9 août
Nous arrivons dans l'archipel de Stockholm après une traversée mouvementée (des vagues, quelques éclairs, de la flotte... deux petites avaries: des rivets de pieds de mâts qui se font la malle et notre système d'attache d'écoute de grand voile qui nous claque entre les mains). Première halte à Bäckskäret, île au large de l'archipel, caressée par les vents et les vagues du large. Cette partie de l'archipel est un peu "chauve", un peu désolée: peu d'arbres résistent aux assauts du vent. Nous nous arrêtons ensuite à Stensholmen, qui sera notre île "personnelle" pour deux jours. C'est une île pleine de myrtilles, de pins, de groseilles (pas très bonnes). Notre flânerie nous amène ensuite à Grinda, île très appréciée des habitants de Stockholm, et c'est justement vendredi soir, donc le port est archi plein et le bar diffuse de l'électro avec force de décibels. Nous abandonnons toute tentative de rejoindre la civilisation ce soir là et optons pour un autre mouillage au sud de l'île. Notre dernière étape avant la capitale suédoise nous amène à Vaxholm, carrefour (très animé!) des routes qui mènent à Stockholm, bastion fortifié défendant la capitale des incursions ennemies. Nous y faisons la connaissance de Sebastian et Mia, sur leur voilier Lumumba portant haut les couleurs de Berlin. On retrouvera Sebastian à Stockholm et sur les étapes suivantes.
Maisons en bois rouges, motif récurrent de l'architecture traditionnelle suédoise. La couleur rouge, d'origine naturelle, contient du fer qui protège le bois. |
10-11 août
Stockholm nous voilà! L'approche donne l'image d'une ville magnifique et notre arrivée au port central de Vasa nous confirme notre première impression de la ville. Un archipel d'îles qui ont chacune leur personnalité, de nombreux espaces verts, des bâtiments riches en histoire et colorés... Véro, Dorine et Adrien nous rejoignent à Stockholm.
Nous rendons visite au navire Vasa hébergé à quelques pas du port dans le musée éponyme. Ce navire mastodonte du XVIIe siècle n'a pas eu un destin heureux: il coule à pic dès sa première sortie du port, et les quelques tentatives pour le sauver des eaux échouent. Il s'envase et ce n'est qu'après 333 ans qu'il est extirpé de la vase, miraculeusement bien conservé. On comprend que ce navire n'ait pas résisté aux premières rafales, étant données ses proportions délirantes : un château arrière vertigineusement haut par rapport à la largeur de la coque...
L'incroyable Vasa sauvé de la vase (haut de 52 m, soit l'équivalent d'un immeuble de 4 étages) |
A Stockholm, les bus roulent parfois sur l'eau |
12-17 août
L'équipage Valère-Dorine-Adrien mène Cartahu d'île en île, accompagné de Lumumba. Pendant ce temps les équipières remplaçantes Véronique et Guénola s'aventurent en kayak dans l'archipel puis profitent à fond de Stockholm.
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Bloody island |
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Lumumba by night. Pablo at the back |
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Sebastian on the non-fishing island |
18 août:
Changement d'équipage à Nynäshamn, chassé-croisé Stockholm- Nynäshamn: Véro & Guéno montent à bord.