mardi 16 décembre 2014

Italie!


Italie, Italie, nous voici ! On hisse le drapeau de courtoisie à Menton, soit cinq minutes avant d'arriver à la frontière (frontière visible à l’œil nu depuis Menton). On se faufile à travers une régate avant d'entrer dans le port de San Remo, gros port plein de yachts et très cher (on paie 18 euros la nuit entre deux yachts de 25 m…). Cartahu se sent riquiqui et nous on se sent eus. On a du mal à monter sur le quai et redescendre sur le bateau, tellement le quai est dimensionné pour des gros yachts et pas du tout adapté pour des petits voiliers… 
Non, Cartahu n'est pas ridicule. Ce sont ses voisins qui le sont.

On flâne à travers les rues animées de San Remo, tout étourdis par le bruit de la foule après les quelques heures de navigation peuplées par celui du vent et des vagues.
Le lendemain, nous nous mettons en route pour la dernière étape de l'année 2014. Celle-ci nous amène à Andora, après une navigation de 30 miles nautiques, soit le double de la distance en route directe qui séparait San Remo d'Andora. Nous avons en effet le vent dans le nez et tirons de longs bords pour gagner une maigre distance vers notre objectif… C'est un peu usant et nous pensons un moment nous arrêter en cours de route mais le vent nous devient plus favorable en fin d'après-midi et nous réussissons à rejoindre Andora en soirée. Accueil aux petits oignons par un bosco (agent portuaire) très gentil parlant français, prix bien plus raisonnable qu'à San Remo et voisins de Cartahu =voiliers de taille à peu près semblables ; on se sent plus à notre place ici. Et c'est dans ce port que nous laisserons Cartahu pour les fêtes.
A l'année prochaine !

L'équipage de Cartahu vous souhaite de joyeuses fêtes et une bonne pêche pour 2015 !

Ferreol, Cannes, Saint-Honorat, Nice, Menton

La frontière se rapproche, on commence à capter les ondes italiennes à la VHF (et on se demande comment on va faire pour comprendre les bulletins météo italiens, diffusés en anglais puis en italien mais qui restent pour l'heure bien obscurs pour nos oreilles françaises).

Petite navigation qui commence tranquillement de jour et se termine de nuit sous foc de brise et deux ris, sous la lumière de la Lune et un ciel plein d'étoiles. Rien ne laissait présager cette accélération du vent alors que le sémaphore du Cap Camarat, à quelques de miles de là, n'enregistrait que 10 nœuds. D'ailleurs le vent se calme aussi rapidement qu'il est apparu et c'est au moteur que nous arrivons à Ferreol, sur le coup des 22h. L'entrée du port de nuit est hasardeuse : on a du mal à la discerner dans la pénombre et des roches affleurantes nous accueillent (heureusement bien éclairées par la Lune). Par contre, au petit matin, on découvre un endroit plein de charme, bien éloigné des rochers menaçants rencontrés la veille...

Halte à Cannes, où se déroule justement un petit festival de cinéma (pour ceux qui n'ont pas vu « Un singe en hiver », avec Belmondo et Gabin, on vous le recommande fortement). Bonne surprise niveau port : le port n'est pas cher malgré son côté un peu chic et l'accueil est sympathique (5 personnes personnes aux petits soins à la capitainerie, dont une personne dédiée au tourisme cannais). La ville a plusieurs visages : le cliché de Cannes [yachts + magasins de luxe sur la Croisette + cinéma] n'est pas volé, mais la vieille ville est agréable avec sa colline et ses ruelles étroites.
Sur la colline cannoise

Du haut de la colline, vue sur le port: retrouverez-vous Cartahu?   





Escale à l'île Saint-Honorat, à quelques miles nautiques au large de Cannes : un tout petit pas vers Istanbul (une navigation d'une demi heure ;-)) mais une escale originale par rapport aux autres ports de la côte d'Azur. L'île est minuscule (on en fait le tour en 30 minutes), ses habitants sont des moines installés depuis 16 siècles et le coucher du soleil y prend des couleurs somptueuses. Cartahu, quant à lui, a barboté dans un minuscule port (à l'image de l'île) réservé aux bateaux de moins de 8m. Toute la nuit, Valoche avait les pétoches que le vent se lève et que la houle submerge la digue et Cartahu par la même occasion. Le lendemain matin, on apprendra d'ailleurs que de nombreux bateaux y ont laissé leur peau dans des conditions météo costaud… Rencontre fortuite du troisième type avec une énorme barge manœuvrant à quelques cm de Cartahu et se bloquant dans les algues du port pour aller chercher le matériel de vigneron des moines. Plus de peur que de mal (d'ailleurs pas la moindre égratignure pour Cartahu).
Sur l'île Saint-Honorat, ancienne partie de l'abbaye les pieds dans l'eau

Les goélands aussi regardent les couchers de soleil

Au point culminant de l'île

Dans la tour

ça claque, hein?!

Le mastodonte dans le port de nains

Petit Cartahu dans petit port - avec les Alpes en papier peint

 
Cartahu (encore entier et toujours aussi fringuant) arrive ensuite à Nice, accueil très chaleureux au port, et ville vivante mais bien trop vaste pour n'y passer qu'une seule soirée.

Cap sur Menton, dernier port avant la frontière italienne. On découvre avec étonnement que les arbres de l'espace public ne sont autres que des orangers / clémentiniers / mandariniers (on se demande d'ailleurs si on peut en ramasser les fruits). Le centre historique est une succession de petites ruelles sinueuses et accidentées (on parle ici du relief et non du trafic). Le port nous fait gentiment cadeau d'entrées pour le musée Jean Cocteau.

Digression : Méthode pour gagner 10 euros.
-acheter un voilier de 6,50 m (ou l'emprunter, c'est encore mieux). On ne prend pas en compte le coût de l'investissement.
-Prendre une place de port pour une nuit au port de Menton en basse saison. Cela vous coûtera 6 euros.
-Accepter les deux entrées pour le musée Jean Cocteau offertes par la capitainerie (plein tarif : 8 euros par personnes)
-Vous venez donc d'économiser 2 euros si vous êtes seuls à bord ou 10 euros si vous êtes deux matelots !
Vous savez ce qui vous reste à faire pour devenir riche… ;-)

lundi 8 décembre 2014

Cassis, les Hautes-Alpes, les Embiez, Porquerolles, Lavandou (cherchez l'intrus)


Chers amis,

Voici quelques nouvelles fraîches de nos péripéties (bien fraîches : ça y est, l'été indien est terminé).
Après avoir pleinement profité de Marseille, nous avons poursuivi notre route vers l'Est. Le vent nous a mené à Cassis, où il a soufflé tellement fort que nous avons préféré laisser Cartahu à quai pour nous évader quelques jours dans les Hautes-Alpes (merci à Olivier pour son accueil et le super programme vtt – kayak qu'ils nous a concocté). Puis Cartahu nous a emmené sur l'île des Embiez, propriété de la famille Ricard, îlot de verdure habité notamment par deux chèvres qui veillent sur la tombe de Paul Ricard. C'est là que nous avons dégusté le premier champignon cueilli par nos soins : une lépiote élevée, également appelée « coulemelle ».

Les Embiez

Sous les derniers rayons de soleil et les premières lueurs de la Lune
La gardienne surveillant son domaine

Lépiotes élevées (ou coulemelle). Celle du bas a fini dans nos estomacs.


Notre escale suivante est encore une île : un peu plus grande cette fois, il s'agit de Porquerolles. Conquis par notre première expérience de mycophilie, nous avons parcouru l'île sous la pluie, humant l'odeur des sous-bois et scrutant le sol, l’œil à l’affût, guettant les champignons. Ils étaient nombreux et très divers. Voici quelques unes de nos trouvailles, saurez-vous les reconnaître ? (Nous, nous n'étions pas bien sûrs… du coup les apprentis chasseurs de champignons que nous sommes avons préféré ne pas rapporter de butin ce jour là).





                                                                        

La météo nous joue encore des tours, et nous retient un peu plus longtemps que prévu à Porquerolles. Tant pis, Valou en profite pour faire une baignade utile : brossage des safrans qui commençaient à virer au vert, colonisés par une multitude de petites algues.



En plus, le jour suivant semble navigable et nous pourrons peut-être atteindre Saint-Raphaël avec les conditions météo annoncées. Mais cette fenêtre météo prometteuse se referme brutalement avec la parution du BMS N° 534 (= le vitesse du vent dépasse (encore…) 50 km/h). On part quand même, mais pas loin : cap sur le Lavandou, une ville au nom aussi doux qu'un assouplissant, et on se fait bien rincer en chemin. Le taux d'humidité dans Cartahu n'a jamais été aussi élevé (petite piscine dans le bateau à l'arrivée, et nous bien trempés!).